Champoiseau, P. 2002. Etude de l’épidémiologie de l’échaudure des feuilles de la canne à sucre (Saccharum spp.) causée par Xanthomonas albilineans. Rapport d'ingenieur ISTOM - Ecole d’Ingénieur d’Agro-développement International, Cergy-Pontoise, France, 133 p.

Résumé: La production de la toxine albicidine et la capacité colonisatrice du feuillage de canne à sucre sont deux composantes du pouvoir pathogène de Xanthomonas albilineans. L'origine gé­nétique de leur variabilité a été recherchée chez neuf gènes impliqués dans la biosynthèse de la toxine. L'ADN génomique total de 172 souches de X. albilineans, originaires de 24 zones géo­graphiques dif­férentes, a été digéré avec deux enzymes de restriction (HincII et PstI) puis hy­bridé avec le plas­mide pALB571. Ce plasmide contient neuf des 22 gènes qui codent pour la bio­synthèse de l'albicidine chez la souche Xa23R1 originaire de Floride. Onze haplotypes distincts et deux groupes géné­tiques majeurs, nommés ALB-RFLP571-A et ALB-RFLP571-B, ont été iden­tifiés. Il existe une très forte corres­pondance entre ces deux groupes et les groupes de diversité génétique AFLP et RFLP déjà connus chez X. albilineans. Le groupe ALB-RFLP571-B est cons­titué pres­que ex­clusivement des souches de l'agent pathogène originaires de zones géographi­ques où une recrudescence de l'échaudure des feuilles a été observée au cours des quinze dernières années. En revanche, ces souches n'ont pas été différenciées de celles du groupe ALB-RFLP571-A par la quantité d'albicidine produite in vitro. Deux sou­ches de X. albilineans ne pos­sèdent ap­parem­ment pas les neufs gènes de biosynthèse de l'albicidine et n'ont pas produit de toxine.
Le feuillage de deux cultivars de canne à sucre sensibles à la maladie a été inoculé sous serre, en Guadeloupe, avec dix souches épiphytes de X. albilineans. La progression des densités de populations bactériennes a été suivie au cours du temps par prélèvement de gouttes d'eau en surface des feuilles. Les populations foliaires de l'agent pathogène ont aussi été déterminées par broyage à la fin de l'expérimentation, trois mois après l'inoculation. Les souches de X. albili­neans se sont installées sur le feuillage des deux cultivars de canne à sucre mais aucune diffé­rence significative reproductible n'a pu être mise en évidence entre elles.
Au cours de notre étude, aucune relation n'a été trouvée entre la variabilité des neuf gènes impliqués dans la biosynthèse de l'albicidine et la variabilité des deux composan­tes du pouvoir pathogène de X. albilineans. De nouvelles connaissances ont cependant été apportées sur l'orga­nisation des bases génétiques du pouvoir pathogène et le comportement épiphyte de la bactérie.

Mots-clés: canne à sucre, échaudure des feuilles, Xanthomonas albilineans, albicidine, diversité génétique, survie épiphyte, pouvoir pathogène.